C’est l’effet de la chute des cours du pétrole (brut) qui réinjecte une petite fortune chaque jour dans l’économie mondiale notamment vers les pays importateurs de pétrole.
Pourtant il y avait tout à craindre des conflits en Irak, Libye, la situation en Ukraine, l’Afrique avec l’épidémie d’Ebola … qui auraient dû, selon la logique des dernières décennies, tirer le prix du brut de pétrole vers le haut. Il n’en a rien été et c’est l’abondance de l’offre qui a piloté le système. Une abondance venant notamment des Etats-Unis avec le pétrole de schiste. Les USA sont aujourd’hui le premier producteur mondial avec près de 10 millions de barils de pétrole jour.
Une des raisons supplémentaires de la chute des cours tient à l’attitude de l’Arabie saoudite. Cette dernière se satisfaisant du plafond de production de l’OPEP établit depuis trois ans à 30 millions de barils jour. Doit-on y voir une volonté d’affaiblir l’Iran ou la Russie et envoyer des signes de bonne volonté à Washington ? Ou au contraire l’ambition de casser la dynamique du pétrole de schiste américain ? De près d’1,5 millions de barils par jour vers les US, L’Arabie saoudite n’en livre plus que 800 000 aujourd’hui !
Les pays importateurs apprécient !
L’Europe bien sûr mais aussi la Chine qui y voit une aubaine pour relancer sa croissance et sa consommation. Les USA en profitent aussi. Le Département de l’énergie américain, a estimé récemment qu’une baisse du prix du pétrole à 70 dollars représente une économie de 30 milliards par an pour les ménages américains.
Excepté l’Arabie saoudite qui a les moyens d’encaisser le choc, la situation des autres pays producteur est très différente. Le Vénézuela, l’Iran, l’Algérie, le Nigéria établissent leur budget sur un prix du baril bien supérieur à 100 dollars. Pour ces derniers, cette chute fragilise leurs économies. Pour la Russie, avec un rouble qui a perdu 30% de sa valeur face à l’euro, la chute des cours représente un manque à gagner de 90 à 100 milliards de dollars.
Les effets engendrés sont bien plus positifs en France. En premier pour la balance commerciale..
En 2013, les achats nous avaient couté plus de 50 milliards d’euros. Pour cette année l’estimation est à moins de 45 milliards. Un pétrole à ce niveau de prix restitue à l’économie plus d’1,2 points de marge. L’industrie bénéficiera d’une économie d’environ 2 milliards d’euros (+3 points de l’excédent brut d’exploitation du secteur). Certains secteurs sont particulièrement impacté positivement : les transports gagnent 11,8 points de marge, la chimie 22 points.
Le tableau peut nous faire espérer que cette restitution de pouvoir d’achat participera positivement à la relance de l’économie.