Trois ans après Fukushima, la filière nucléaire reprend des forces.
A l’issue de la catastrophe de Fukushima, beaucoup de pays ont différé ou annulé leurs programmes nucléaires. Trois ans plus tard, exceptées l’Allemagne et l’Italie la plupart des pays renouent avec l’atome.
Perspectives de la filière nucléaire française
EDF energy, la filiale britannique d’EDF a commandé 2 réacteurs nucléaires EPR ; associé avec Areva, et Mitsubishi, GDF Suez est en négociation en Turquie pour l’obtention de 4 réacteurs de moyenne puissance. La Chine, la Russie, l’Inde, représentent plus de 170 commandes de réacteurs. Les pays émergeants comme le Chili, la République tchèque, la Pologne, le Vietnam, la Hongrie, la Jordanie, l’Arabie Saoudite, la Malaisie sont prêts à s’engager dans le nucléaire.
En France le chemin inverse était inscrit dans les propositions du candidat Hollande durant la campagne présidentielles : passer de 75% à 50% la part du nucléaire dans le mix électrique. Promesse lointaine aujourd’hui à l’image d’Arnaud Montebourg déclarant que le nucléaire était une filière d’avenir et qu’il fallait se concentrer d’abord sur la sortie du pétrole.
La France est de loin le leader mondial avec comme champion, EDF dont l’expérience sur 58 tranches a permis de réaliser des économies d’échelle que les américains n’ont jamais réussi à faire. Cela a permis de fournir des tarifs d’électricité, bon marché et stables comparés à ceux du pétrole et du gaz. Ainsi les entreprises françaises ont pu bénéficier de prix parmi les moins chers d’Europe, deux fois moins chers qu’en Allemagne par exemple.
Il reste que Fukushima a porté un rude coup à la filière française. Chez Areva on estime à un milliard d’euros les pertes dûes à l’arrêt des commandes des allemands et des japonais. Mais depuis le deuxième trimestre 2013, les affaires sont repartis à la hausse. Les pays émergents ou a forte croissance fonctionnant encore avec les centrales au charbon sont confronté à une problématique de taille : comment soutenir la croissance sans polluer outrageusement comme c’est la cas en Chine. Dans les pays développés comme l’Allemagne les alternatives – photovoltaïque, éolien – ont vu leur limite lorsqu’il n’y a ni vent ni soleil obligeant les centrales nucléaires à reprendre du service.
Malgré tout la filière française doit gagner en compétitivité malgré les couts liés à la sureté des centrales qui renchérissent de beaucoup le prix du mégawatt et c’est en multipliant les mises en œuvre de réacteurs que l’on réalisera des prix de vente à la baisse. Tout cela laisse de belles perspectives de développement à tous les acteurs de la filière qui regardent l’avenir de manière plus rassurée … trois ans après Fukushima.