Le baril de brut de pétrole est passé de 115 dollars en juin à 66 dollars le 28 novembre dernier.
Des prix à ce niveau sont une aubaine pour les consommateurs qui verraient baisser la facture de plus de 1000 milliards de dollars par an ! L’économie mondiale, en pleine stagnation, pourrait bien trouver dans ce contexte une belle stimulation. Cependant il faut nuancer car si certains pays pourrait enregistrer un répit budgétaire, d’autres, comme l’Iran, la Russie, le Vénézuela, tous gros producteurs, se verraient confronter à de lourdes menaces sur leur équilibre budgétaire.
Des raisons diverses
Les raisons de la baisse des cours du pétrole sont diverses, et trouvent leurs sources dans les événements récents comme venant de plus loin, produisant des effets à plus ou long terme.
Du côté des phénomènes économiques, l’Arabie saoudite décide de relancer la production et donc de faire baisser les prix. Ainsi l’Arabie saoudite a la volonté de protéger sa part de marché face au pétrole de schiste américain dont les coûts d’exploitation deviendraient alors plus pénalisants. Sans oublier les perspectives d’exploitation en Arctique qui constituent à terme, une menace pour l’hégémonie saoudienne.
D’autres causes incitent à penser qu’un pétrole « bon marché » est durablement inscrit dans le fonctionnement de l’économie mondiale telles que les mesures écologiques déjà des mesures écologiques qui sont entrées en pratique, les économies d’énergie à l’époque du pétrole cher, produisent leurs effets. Ensuite, le secteur de l’automobile qui d’une part, sait qu’il est en déclin et qui, d’autre part a su innover pour réduire la consommation des voitures… Autant de phénomènes parmi d’autres qui encouragent un pétrole meilleur marché.
Effets à plus long terme?
Il faut compter aussi sur des effets à plus long terme qui indiquent que les cours du baril vont continuer à fléchir du fait de la mise sur le marché de quantités supplémentaires : les investissements de l’industrie pétrolière réclament une planification à moyen ou long terme et ne peuvent pas être stoppés du jour au lendemain. Ensuite, la révolution de la fracturation hydraulique, qui a permis aux Etats-Unis de se placer en tête des producteurs devant l’Arabie Saoudite, est enclenchée et n’est pas remise en cause.
Reste que les équilibres géopolitiques pourraient venir perturber le jeu. L’Irak est en guerre, la Libye est en proie à une forte instabilité, le Nigéria en état d’insurrection sans compter les pays producteurs qui ont misé sur la manne pétrolière pour assurer leur développement et qui pourraient voir leurs projets d’investissements lourdement remis en cause.